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Les loisirs, synonyme de productivité

  • Olga Belousova
  • janvier 02, 2023

Le burnout connaît une hausse sans précédent. Les recherches actuelles font état d’un épuisement professionnel chez 52 % des collaborateurs, soit une augmentation de 9 % par rapport à une étude publiée avant la pandémie.

S’attaquer à des sujets complexes, respecter des deadlines exigeantes, travailler de longues heures durant : tout ceci fait partie intégrante de la vie d’un consultant. S’il ne fait aucun doute qu’embrasser la carrière du conseil est en général très gratifiant, le mode de vie qu’elle induit peut rapidement conduire à l’épuisement.

En tant que vétérane du conseil avec plus de 20 ans d’expérience à son actif, j’ai appris quelques techniques de gestion du stress et de préservation du bien-être. Depuis 2013, je collectionne les coquillages que je réemploie dans divers projets artistiques. Je les utilise aussi bien pour réaliser des boucles d’oreille, des abat-jour que des ornements d’inspiration florale.

Les loisirs sont un outil précieux pour qui quiconque souhaite s’éviter tout risque de burnout et accroître sa productivité. En effet, les loisirs peuvent avoir un impact à la fois sur des facteurs d’efficacité interne (être multi-tâches) ou externe (networking, collecte d’informations).

Les 3 raisons pour lesquelles les loisirs favorisent la productivité

1. Rester concentré

L’un des défis majeurs rencontrés par les consultants est de trouver des missions de longue durée comprenant des tâches relativement simples mais répétitives. Ils doivent également être capables d’appréhender de grandes quantités d’informations en très peu de temps. Or le principal écueil dans tout cela consiste à rester concentré tout au long du processus sans rien perdre sa motivation. Pour ce faire, chacun y va de ses propres astuces, et la mienne réside dans l’art des coquilles.

La réalisation de mes œuvres se subdivise en plusieurs processus et tâches. J’écoute régulièrement des master classes, des podcasts et des actualités économiques tout en effectuant le tri des coquillages.

Le travail manuel et analytique active différentes parties du cerveau et crée des synergies. Cela repousse la fatigue et facilite l’accomplissement de certaines tâches professionnelles.

2. Favoriser la neuroplasticité

Les consultants indépendants sont des acteurs multi-rôles devant maîtriser tous les aspects de leur produit de conseil : élaborer une image de marque homogène, préparer des rapports et des présentations, assurer le suivi des clients.

Ce faisant, ils doivent développer un certain niveau de flexibilité cognitive. La neuroplasticité du cerveau est la base neurologique de cette faculté. Celle-ci se définit comme l’aptitude du cerveau à changer et s’adapter au gré des expériences. Un haut niveau de neuroplasticité est associé à faculté d’apprendre, de s’adapter et de développer de nouvelles compétences.

Un loisir créatif aide à développer cette neuroplasticité, laquelle permet au cerveau de passer d’une activité, d’un sujet ou d’un domaine à un autre. La neuroplasticité requiert également une pensée divergente, autrement dit être capable de trouver des solutions multiples et alternatives aux tâches créatives. Étant donné que la neuroplasticité intervient à presque tous les niveaux d’utilisation du cerveau, les matières grises habituées à ce processus en s’adonnant à une activité créative pourront l’appliquer en toutes circonstances.

La fabrication d’une lampe en coquillages pour laquelle je devais fixer un grand nombre de coquillages sur une toute petite surface, le tout devant fonctionner à la fois sur le plan pratique et visuel, m’a poussé à trouver une solution technique. Il s’agissait d’une nouvelle tâche qui requérait une phase d’erreurs et d’essais. J’ai mis des heures à relever ce défi. En réalisant cette tâche, je me suis souvenue de ces séances de brainstorming avec les clients, qui se poursuivaient tard dans la soirée. Tout comme dans ces projets de conseil, j’ai fini par y arriver.

3. Améliorer ses compétences en réseau et collecte d’informations

Contrairement aux salariés des grands groupes, les consultants indépendants ont besoin de se vendre eux-mêmes. Ils doivent consacrer du temps à la création de leur propre marque afin d’être visibles sur le marché.

Le networking et les relations jouent un rôle essentiel dans le succès de cette quête.

Par ailleurs, les activités liées à la pratique d’un loisir pourront faire l’objet d’un article de blog, d’une contribution sur les réseaux sociaux ou de tout autre contenu sur un site web, lesquels sont susceptibles de se traduire par de nouveaux contacts, base incontournable d’un réseau performant.

Le mois dernier, j’ai reçu une proposition d’un client me demandant de mener une enquête rapide aux États-Unis auprès d’une ou deux femmes âgées d’au moins 40 ans, propriétaires de leur logement et intéressées par des traitements à base de produits naturels. Tandis que je réfléchissais à la manière d’aborder cette tâche, j’étais en train de répondre à l’e-mail d’une de mes fans aux États-Unis, qui complimentait ma nouvelle lampe à coquillages. Après un rapide coup d’œil jeté à son profil Facebook et à en croire les contenus publiés sur son compte, je me suis rendu compte qu’elle était exactement la personne dont j’avais besoin.

Tout en la remerciant pour ses commentaires à propos de ma lampe, je lui ai demandé si elle était disponible pour un bref entretien. J’ai recueilli toutes les informations dont j’avais besoin et me suis même permis de lui demander si, à l’occasion, elle pouvait m’apporter de l’aide supplémentaire.

Aussi contradictoire que cela puisse paraître, prendre du temps pour des activés extra-professionnelles peut en définitive être la clef du succès d’un consultant indépendant. Aussi, que vous jouiez d’un instrument, aimiez dessiner ou vous adonniez au ping-pong, toute pratique d’un loisir vous mettra dans d’excellentes dispositions pour réussir au travail.

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